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Une réinstallation de Windows qui tourne au cauchemar

La réinstallation commença pourtant bien

Depuis quelques temps, mon ordinateur sous Windows XP était désespérément lent. Firefox, mon navigateur Internet favori, prenait de deux à trois fois plus de temps à démarrer que sous Linux, l'Explorateur mettait au moins trois secondes avant de se décider à apparaître et me laisser faire quelque chose, la construction de la liste des programmes installés prenait pratiquement une minute, le système mettait du temps avant de répondre aux commandes après démarrage, ... En bref, ça grattait tout le temps et longtemps, presque comme avec mon ancien Pentium 200MHHz!

Trois solutions radicales étaient disponibles:

  1. Changer l'ordinateur. Avec un AMD64 3GHz, probablement que tous ces ralentissements seraient éliminés. Toutefois, il faudrait aussi augmenter la vitesse du disque dur (133Mo/s, sinon 166Mo/s ou plus), sinon cela ne donnerait rien.
  2. Supprimer Windows complètement. Malheureusement, certaines choses ne fonctionnaient que sous Windows: mon TV Tuner ATI, la recompression de DVD Video (aucun équivalent de DVD Shrink pour Linux), l'impression de gros documents avec une Epson Stylus C82 (au moins deux fois plus long sous Linux que sous Windows) et probablement d'autres choses. Bien que je puisse faire pas mal tout avec Linux, certaines tâches demandaient encore Windows.
  3. Installer une ancienne version de Windows qui serait plus rapide, Windows 98 par exemple. Pas très intéressant, car le système planterait très souvent.

Le ralentissement s'était accentué depuis l'installation du Service Pack 2. Supprimer la mise à jour SP2 n'était pas la bonne solution, car le système aurait tout le temps cherché à la réinstaller. J'ai entendu dire que SP2 causait beaucoup de difficultés, à moins de l'installer avant tout autre programme. C'est samedi, 2 avril 2005 que je tentai de tester cette idée en réinstallant mon Windows XP.

La première étape consistant à formater ma partition NTFS se passa bien. Windows s'installa comme un charme, s'ajoutèrent ensuite les deux Service Pack. Comme prévu, le système avait brisé le gestionnaire d'amorçage permettant l'accès à Linux, mais il me fut facile de le réinstaller. Les pilotes pour la carte son, la carte graphique, le modem (qui ne sert pas), le scanner et l'imprimante se firent installer sans histoire.

Quelques éléments exautiques

Avant d'installer ZoomText, je tentai, sous Linux, d'effectuer une sauvegarde de ma partition NTFS. Après démarrage sous Linux, je constatai que toutes mes partitions logiques avaient changé de numéro et je dus corriger mes points de montage pour que le système fonctionne correctement.

Vint ensuite le temps de créer l'image disque de mon installation Windows. Pour ce faire, j'utilisai dd if=/dev/hda1 | gzip > cleanxp.img.gz. Cela dura très longtemps, au moins une heure, et créa un immense fichier de 12Go!

Je retournai sous Windows et tentai de réinstaller ZoomText, le logiciel responsable de plantages dans ma précédente installation. Je prévoyais restaurer mon image disque si ZoomText faisait planter Windows, afin de disposer d'une installation complètement propre. ZoomText ne planta pas, si bien que je n'eus pas l'occasion de tester ma technique d'image disque.

J'en étais à présent rendu à installer Paragon Mount Everything, un petit logiciel qui allait donner accès aux partitions Ext3 à Windows. Grâce à ce logiciel, je pouvais éviter d'avoir du FAT32 sur mon disque dur. Tout est en Ext3 (système natif de Linux), sauf la partition de Windows qui est en NTFS. Je me disais qu'en procédant ainsi, je m'éviterais un fuck up de système de fichiers source de perte de données et de temps. Eh non monsieur!

Apocalypse!

Au démarrage de Paragon Mount Everything, j'obtins un étrange message d'erreur du genre Crosslinked partitions! Le logiciel n'affichait aucune de mes partitions étendues, uniquement la partition système Linux. Mes deux partitions de données et celle contenant mes MP3 étaient invisibles pour Mount Everything. Inquiet à l'idée que Windows, Linux, Mount Everything, un virus, le Diable ou Dieu seul sait quoi d'autre ait saccagé tout mon disque dur, je redémarrai sous Linux et me rendis compte avec soulagement que tout était toujours là!

Alors, je tentai de réparer ma table des partitions avec PowerQuest Partition Magic pour qu'elle soit correcte aux yeux de Mount Everything. Le logiciel, démarré depuis une disquette système, détecta plusieurs erreurs dans ma table des partitions, les corrigea puis, au lieu d'afficher ma structure de disque habituelle, montra une partition unique du nom de Error ayant la taille de tout le disque! Je me dis que le logiciel devait s'accrocher à la table des partitions erronée lue par le BIOS et un redémarrage corrigerait les choses. Je quittai donc Partition Magic et appuyai sur Ctrl-Alt-Del pour redémarrer la machine.

L'ordinateur se bloqua au moment d'amorcer la première disquette de Partition Magic. Agacé par la mauvaise fiabilité de ces maudites vieilles disquettes, je tentai de démarrer avec une disquette système et constatai qu'elle aussi ne fonctionnait pas! Le lecteur, pensai-je. Ce ne serait pas drôle à changer, mais ce serait possible et sans coût puisque j'en ai récupéré un d'une vieille picouille voilà quelques temps. Il était possible que j'aie à ôter le devant de ma tour pour réussir à extraire et remplacer ce fichu lecteur. Toutefois, avant d'en arriver là, je tentai un démarrage sans disquette: aucun effet. La machine faisait beep, affichait des informations à propos des périphériques et, au lieu d'amorcer le système d'exploitation, attendait le Messie! L'hypothèse du disque dur sauté commença lentement à s'imposer à mon esprit.

Cela fit naître désespoir et frustration en moi. Si, à présent, Windows ou Linux ont le pouvoir de détruire un disque dur de façon apparemment irrémédiable, à quoi bon continuer à les utiliser? Que le système détruise la totalité des données est déjà très frustrant, mais qu'il rende le matériel inopérant est totalement inadmissible. Le coupable, si je le trouve, pensai-je, sera supprimé pour de bon! Je suspectais Windows XP, car c'était sous ce système que les problèmes avaient commencé à se manifester. Il serait remplacé par Windows 98, peu importe les plantages, après l'achat de mon nouveau disque dur!

Je tentai une multitude de modifications dans le BIOS, essayant de désactiver le contrôleur IDE, le contrôleur FDC, ... Je ne pouvais pas croire que c'était le disque dur qui avait sauté! Si j'indiquais au BIOS qu'il n'y avait aucun périphérique Primary Master, tout fonctionnait, sauf que je n'avais pas accès au disque dur. Sinon, ça plantait. On aurait dit que le BIOS, même s'il n'avait pas besoin d'accéder au disque, y lisait quelque chose et se plantait là! La diode rouge de mon boîtier attestait bien cet état de fait, restant perpétuellement allumée après le beep de démarrage.

Tout semblait peine perdue, le disque dur était fini. Lorsque je collais mon oreille contre le boîtier, il me semblait même entendre des sons bizarres, surtout au démarrage de la machine.

Je tentai de laisser la machine éteinte quelques minutes, en me disant que le disque refroidirait et fonctionnerait de nouveau par la suite. Il n'en fut rien. Ce bogue me rendait anxieux, car qui sait si, à ma prochaine installation, il n'allait pas se reproduire. Ça pouvait venir d'une incompatibilité entre Windows XP Service Pack 2 et le contrôleur IDE, un virus, Linux, Mount Everything, ... Pour réduire la probabilité de reproduction, j'allais devoir m'acheter un second ordinateur et n'avoir qu'un seul système d'exploitation par machine. Un système aurait Windows, l'autre, Linux tandis qu'une liaison réseau Ethernet permettrait la communication.

Il n'y avait aucune issue: il allait bel et bien falloir m'acheter un nouveau disque dur, l'installer dans la machine et réinstaller Windows et Linux! Ça n'en finirait plus, en plus que ce disque n'avait aucune raison de sauter. Comme je le décris dans Remplacement du disque dur, l'opération fut assez ardue à cause de la configuration de mon boîtier. Et le remplacement du disque n'était que la solution à court terme...

C'était Windows, pensai-je, qui avait fait sauter ça. J'allais le supprimer et ne plus le réinstaller, XP, c'était fini! Non, en fait le problème vient de Partition Magic. C'est lui qui a provoqué l'apocalypse sur la machine Buist, voilà quelques années, et c'est encore lui qui, maintenant, me coûtait un disque dur!

La résignation ne vient pas!

Entêté jusqu'au point de risquer d'empirer mon cas, j'en vins à ouvrir le boîtier de ma machine et tentai des manipulations matérielles. J'essayai de débrancher et rebrancher le fil IDE: rien. Il faudrait plus pour refaire marcher ce disque... S'il y avait moyen de le refaire marcher.

J'essayai de le brancher sur le port IDE secondaire, en me disant que le BIOS ne tenterait d'accéder qu'au Primary Master. Cela devint vite un casse-tête de câbles IDE et je crus que j'allais m'y perdre un moment donné. Il me fallut débrancher mon lecteur et mon graveur DVD pour réutiliser le câble et finalement, je tentai de brancher le graveur DVD comme primary master, car le BIOS voulait toujours accéder au disque dur. En vain: le BIOS trouvait toujours le disque, gossait dessus et plantait. Le graveur DVD n'était pas considéré comme un disque dur par le BIOS. Il semblait bel et bien falloir sortir le disque et l'installer dans une picouille!

Avant d'en venir là, je tentai plutôt d'insérer un vieux disque dr 3Go comme Primary Master. Je pus ainsi démarrer et atteindre Partition Magic! Eh oui, la disquette fonctionnait toujours.

Le disque fonctionne peut-être encore!

Le disque de 3Go agissait comme Primary Master tandis que mon Maxtor mort était en Secondary Master. Partition Magic le vit et y trouva de nouveau la partition Error. Je tentai de supprimer cette partition pour en recréer de nouvelles. Je perdrais bien entendu tout le contenu du disque et devrais reprendre l'installation de Windows en plus de réinstaller Linux, mais je n'avais pas le choix. Le logiciel afficha un message d'erreur à propos d'arguments invalides. La structure du disque semblait foutue et Partition Magic ne parvenait pas à la réparer! Il restait toujours possible que le circuit imprimé implantant la logique du contrôleur IDE intégré au disque soit fonctionnel tandis que la mécanique du disque se soit détraquée d'une façon ou d'une autre. Mais il me fallait tenter tout ce que je pouvais pour effacer cette fichue table de partitions défectueuse et en recréer une toute neuve! Cela pouvait suffire à ressusciter le disque.

FDisk sous Linux pouvait le faire, mais comment accéder à Linux? Avec Knoppix, un système Linux sur CD! Oui mais je n'avais plus de lecteur DVD accessible suite à mes rebranchements.

Ainsi, il me fallut éteindre tout, sortir le 3Go et le mettre en Cable Select plutôt que Master. Ensuite, il put se faire brancher sur le même câble IDE que mon Maxtor et le graveur retrouva son câble d'origine. Puisque j'ai configuré mon disque en mode Cable Select, je n'eus pas à le sortir de la machine pour le faire passer de Master à Slave. Il suffisait simplement de le raccorder à la carte mère par le bon connecteur du câble plat IDE. Le 3Go resta Primary Master tandis que le Maxtor se retrouva Primary Slave. Le lecteur DVD ne se fit pas rebrancher tout de suite, car j'avais besoin du câble power pour le 3Go.

Je pus ainsi démarrer Knoppix et de là, FDisk. Le logiciel détecta soixante partitions logiques que je fis disparaître en supprimant la partition étendue. Il me fut aussi nécessaire de supprimer une partition logique qui s'était transformée en partition primaire de façon incorrecte. Par miracle, mes installations XP et Linux étaient intactes!

Avec précautions, je recréai ma partition étendue et les quatre partitions logiques: le swap, Data, Music et Data3. Je sauvegardai la nouvelle table des partitions, redémarrai et constatai que Partition Magic pouvait désormais lire mon disque de 120Go! Mes manipulations sous Knoppix semblaient satisfaire le logiciel, si bien que je passai à la phase suivante.

Je débranchai le 3Go et rendis son statut de maître à mon Maxtor rescapé. La machine daigna redémarrer, mais je la forçai à retourner sous Knoppix. De là, je corrigeai les points de montage dans mon installation Linux et reformatai les partitions logiques afin d'éviter un nouveau désastre. Ces partitions n'avaient pas la même taille qu'originellement et il valait mieux être prudent. Cela me fit perdre quelques données et tous mes MP3, mais il valait mieux perdre des plumes que devoir vivre le désastre une seconde fois. Heureusement, je les ai tous gravés sur CD! Lorsque tout ce nettoyage fut fait, je refermai Knoppix, sortis le 3Go complètement, remis en fonction le lecteur DVD puis tentai un démarrage sous Linux, puis sous Windows.

Une résurrection complète!

La machine fonctionna de nouveau parfaitement et Mount Everything détecta enfin mes partitions Linux dans la zone étendue.

Sans connaissance du matériel et possiblement sans Linux, je ne serais jamais venu à bout de ce bogue. Qui aurait pu réussir à trouver? Qui serait allé plus loin que la simple hypothèse de base selon laquelle le disque dur avait rendu l'âme? Combien l'information, obtenue d'un technicien, m'aurait coûté? Je n'en sais rien, mais au moins, le bogue n'était plus et la machine était stable. Ma nouvelle installation XP semblait plus rapide que mon système précédent et j'avais déjà réinstallé AVG, l'anti-virus, la source la plus probable de ralentissement.